dimanche 2 juillet 2017

La fraternité des ouvriers agricoles



    Des cailloux,, des morceaux de rocher, des terres argilo-calcaires entouraient le village médiéval. Petit à petit des ouvriers agricoles ont permis, au fil des générations et au prix d’un travail acharné, la culture de la vigne et du blé.

Au vingtième siècle ces travailleurs nés sur place, descendus de la montagne, venus d’Espagne ou d’Italie toutes proches, quelquefois du Maghreb se retrouvent dans le même environnement et la même exigence : s’occuper de la vigne pour enrichir le territoire et semer du blé sur d’autres parcelles. Hommes, femmes, enfants à certaines périodes se meuvent dans les terres, criant, s’apostrophant.
Le soir ils rentrent chez eux dans le vieux village. Ils sont fatigués et n’hésitent pas à partager leurs repas. D’une maison à l’autre ils s’interpellent à travers les rues étroites pour proposer de la nourriture à ceux qui ont moins qu’eux où qui n’ont pas pu préparer leur pitance. Ils font partager à leurs voisins les spécialités de leur lieu d’origine.
Ils racontent beaucoup à la veillée autour d’une poêlée de châtaignes assortie d’une petite piquette. Ils parlent aussi des leurs restés à l’étranger. Ceux d’ici proposent alors de se porter garants pour faire venir tel ou tel ouvrier avec sa famille afin de travailler les vignes du terroir et commencer une nouvelle vie avec un peu de nostalgie au fond du cœur.
 Dans cette société aux petits revenus chacun s’exprime, tous s’entraident et l’on entend dans les ruelles les chansons des divers patois.
La grande gelée de 1956 et par la suite la modernisation rapide des moyens d’exploitation ont mis fin à l’habitation du vieux village par les ouvriers agricoles.

                                                                                    par Josy

                                                                                                            

Expérience intérieure




Le nuage voile le soleil
Et ma pensée se désole.
Le soleil réapparait
Mais mon sourire reste caché.

Pourquoi suis-je si triste
Au cœur de cette journée festive ?
Tout devrait être joyeux,
Mais en moi, c’est le noir.
Faut-il extirper de mon corps
Cette angoisse qui me broie ?
Elle est blottie, bien au chaud
Et refuse de remonter à la surface.
Faut-il exprimer avec des mots
L’inexplicable enfoui au fond de moi ?
Faut-il ouvrir les yeux
Et crier à la face du monde
Ce qui ne va pas ?
Peut-être est-il plus facile de s’enfoncer
Au fond d’un lit et d’attendre
Qu’un rayon de soleil
Me fasse signe, m’oblige à avancer.

                                                                par Josy



A l’infini…


                         
Sur terre, les êtres humains se sentent perdus dans un univers infini et incompréhensible. Ils cherchent en permanence, tout au long de leur vie, quel est le but de cette existence.
Cette quête de vérité les perturbe, chacun essayant d’imaginer, de trouver la solution.
Alors ils parlent, ils se regroupent, ils créent des liens, ils se réchauffent au même feu.
Ils espèrent qu’un jour la révélation leur apparaitra, qu’avant de mourir, enfin, ils connaîtront la réalité des choses et pourquoi leur vie a eu un sens.
Sans doute, mourront-ils aussi ignorants que lorsqu’ils vivaient et transmettront-ils à leurs descendants les mêmes interrogations.
A l’infini…

                                                                       par Josy



Le chariot

 
Sur le chariot hésitant
La pierre est posée à l’envers
Elle va retrouver  le sculpteur enivrant
Pour devenir la déesse qui pleure.

Le chariot poursuivant
Le chat alangui du voisin
Verse hors du ruisseau
La pierre encore vierge.

Le sculpteur la ramasse
Pour la poser sous la table
Comme une vulgaire
Bouteille de vin.

La morale de cette histoire
Originalinaire
C’est qu’un chariot
N’est pas un être
Sans cervelle.  

                                                                      par Josy