Des cailloux,, des morceaux de rocher, des terres argilo-calcaires entouraient le village médiéval. Petit à petit des
ouvriers agricoles ont permis, au fil des générations et au prix d’un travail
acharné, la culture de la vigne et du blé.
Au
vingtième siècle ces travailleurs nés sur place, descendus de la montagne, venus
d’Espagne ou d’Italie toutes proches, quelquefois du Maghreb se retrouvent dans
le même environnement et la même exigence : s’occuper de la vigne pour
enrichir le territoire et semer du blé sur d’autres parcelles. Hommes, femmes,
enfants à certaines périodes se meuvent
dans les terres, criant, s’apostrophant.
Le
soir ils rentrent chez eux dans le vieux village. Ils sont fatigués et
n’hésitent pas à partager leurs repas. D’une maison à l’autre ils
s’interpellent à travers les rues étroites pour proposer de la nourriture à
ceux qui ont moins qu’eux où qui n’ont pas pu préparer leur pitance. Ils font
partager à leurs voisins les spécialités de leur lieu d’origine.
Ils
racontent beaucoup à la veillée autour d’une poêlée de châtaignes assortie
d’une petite piquette. Ils parlent aussi des leurs restés à l’étranger. Ceux
d’ici proposent alors de se porter garants pour faire venir tel ou tel ouvrier
avec sa famille afin de travailler les vignes du terroir et commencer une
nouvelle vie avec un peu de nostalgie au fond du cœur.
Dans cette société aux petits revenus chacun
s’exprime, tous s’entraident et l’on entend dans les ruelles les chansons des
divers patois.
La
grande gelée de 1956 et par la suite la modernisation rapide des moyens
d’exploitation ont mis fin à l’habitation du vieux village par les ouvriers agricoles.
par Josy