lundi 4 mars 2019

Une amitié fraternelle


Une 
Une        Six heures du matin sonnent au clocher du quartier.
Il arrive tête baissée, le regard perdu dans le laboratoire de la pâtisserie.
Le patron sans lever sa tête, garnit à un rythme effréné des éclairs avec de la crème à café.
L’autre ouvrier comme sur une chaîne, glace les gâteaux avec du fondant clair.
Lui aussi est muet, concentré, appliqué.
Il attend que le patron déclare :
- Voici Michel, notre nouvel apprenti et se tournant enfin vers lui, lui indique d’un geste une toque et un tablier bleu.
Il lui ordonne de nettoyer les plaques de cuisson délestées des gâteaux.
Le jeune apprenti ne sait pas faire.
L’ouvrier compatissant profite de l’absence du chef pour lui montrer comment racler et nettoyer.
Il le réconforte : ne dis mot, obéis, ne crains rien, je te conseillerai, mais ne discute jamais les ordres, car ici les coups pleuvent pour un rien.
Sans parole, simplement avec des gestes, des regards indicateurs, une amitié indéfectible se crée.
Ils seront complices des bons moments et de ceux qu’il faut oublier. Le grand protégera l’arpette, prendra à sa charge ses erreurs.
Loin des siens, esseulé dans cette ville inconnue, il trouvera plus qu’un ami : un frère.


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