Objet
ancien, vêtu de cuir usé par le temps mais qui sent bon… Ta doublure intérieure
de velours rouge passé me fait penser aux vieux fauteuils cossus des maisons
bourgeoises.
Je
me prends à rêver et je te vois, tête de bouledogue avec ta lippe pendante, ton
nez en l’air et de jolies oreilles rondes sur le côté… J’ai envie de te
caresser !
Animal fantastique, robot du futur ? As-tu
traversé les siècles ou les galaxies avant de te présenter à moi à ce point
épuisé ? As-tu été blessé par le passage du temps, le frottement répété de
mains qui te brandissaient, t’imposaient lieux et moments ? Tu sembles usé
certes mais ton œil est vif, ta mémoire semble intacte, dans ton écrin pourpre
et de cuir tanné tu devais reposer le soir près de la cheminée au temps du
siècle dernier…
Mais oui, ça y est, je te reconnais !
Tu es l’ami fidèle, le témoin des jours heureux, des premiers émois, des
premiers cris du nouveau-né. Je me souviens de ce rabat abaissé qui dévoilait
tes yeux grands ouverts sur le monde, le sérieux de mon père qui te dorlotait
et s’appliquait à te faire dévoiler tes secrets…
Vieil ami, tu as pris mes plus belles
photos, exalté mes premiers souvenirs. Vieil appareil photo, aujourd’hui pièce
de musée, tu es le témoin discret de mes vertes années…
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