mercredi 29 janvier 2020

Affaire d’ambiance… question de mots. Muriel


Dans la forêt de mon âme, égarée, solitaire, je me cherche moi-même…
Je m’abrite sous l’arbre aux souvenirs dont la cime m’ôte la vision, la perception du temps. Rêverie verdoyante, ondulante au gré du vent de mes tourments.
Effrayée par l’orage de mes sentiments, mue par un secret instinct, je cherche dans les régions inconnues de mon cœur un passage probable, un espoir d’évasion.
Une voix  venue du ciel, soudain, attise mon courage. Un oiseau s’envole, gazouillant, emportant sous son aile le démon de mes peurs d’enfants.



Incipit : La prison la mieux barricadée…Muriel


1)
La prison la mieux barricadée

Est celle de notre pensée.
La prison la mieux barricadée
Cédera sous les coups de bélier
De nos convictions enfin déchaînées.
La prison la mieux barricadée
Ne pourra retenir les opprimés, les exploités
Qui crient Courage et Liberté.
La prison la mieux barricadée
Verra triompher l’expression enfin délivrée
La parole enfin libérée
De la prison des mots où ils étaient prisonniers.



2)
La prison la mieux barricadée
Est celle de tes bras
Celle dont j’ai moi-même fermé le cadenas
Et jeté la clef tout là-bas, il y a bien longtemps.
 
La prison la mieux barricadée
Est celle protégée des orages
Celle du temps gardé en otage
Garant de la force de nos sentiments.

La prison la mieux barricadée
Un jour il faudra la quitter pourtant
En avoir le courage, nous jeter en avant

Et ne plus redouter ni les autres  ni les ans.

Jeu poétique sur le mot COURAGE…Muriel


1)

Son cou aux veines saillantes
Sa rage si peu contenue
Jambes prises à ton cou
Tu cours, fuis devant l’orage
Depuis si longtemps…
Tu enrages, te décourages
Le courage est ton fruit défendu
Mais un jour sa graine germera
Et d’être battue tu n’accepteras plus.


2)
Cours, rage, courage, oublie ton âge,
Cours avec des jambes d’enfant,

Rejoins la cour des résistants.
Cours, rage, courage, cours réclamer justice                     
Enflamme les gens, les gentils, les pas méchants,
Les bannis, les impuissants, les indigents,
Ceux qu’en ont marre d’être perdants
Courage, tu seras la marque du temps.

jeudi 5 décembre 2019

L' OBJET : texte écrit à deux : Monique et Josy


                 Une boîte bizarre dans un étui feutré qui nous regarde avec ses deux viseurs prêts à bondir afin de fixer un instant mémorable.
                Qu’y a-t-il dans cette boîte… un mariage,  un baptême des années vingt ou un secret d’espions… ?
                 Je pencherai pour un secret d’espions, car Il ne s’agit pas forcément d’un appareil photo bien qu’il en ait l’aspect. Ses deux viseurs sont suspects. L’objet pouvait éventuellement se cacher dans une pièce, une chambre par exemple, filmer les personnes à leur insu ou prendre des photos en rafale.
                  Si on ouvrait le boîtier on pourrait trouver une arme miniature, et, en tournant l’appareil, imaginer des jumelles avec un viseur pour chaque œil.
                   Je doute que ce soit un vrai appareil photo, j’opte plutôt pour un bidule conçu pour l’espionnage.



lundi 2 décembre 2019

« J’entends des regards que vous croyez muets » C.Arnaud - Muriel

Douce chaleur sur mon visage, tête légèrement inclinée, paille entre les lèvres, je savoure un de ces délicieux moments d’abandon au soleil du début d’été…
La Grande-Motte, la Grande bleue, sa plage, ses touristes et ses bars en terrasse. Lieux de rencontres, d’amourettes, rendez-vous professionnels ou de vacanciers dont je suis un spécimen bronzé et enlunetté.
Je regarde passer le temps, les gens… C’est aux individus accompagnés de quadrupèdes que je vais consacrer mon attention en cette belle journée. Lucide, je sais que les animaux risquent de manquer quelque peu d’exotisme : peu de girafes ou de guépards sur les quais de cette station balnéaire ! Leurs maîtres seront, quant à eux, de simples passants, du plus banal au plus déconcertant mais LA révélation sera la stupéfiante ressemblance unissant l’animal à l’humain. Cette vieille dame emmitouflée et son caniche bouclé, cette bimbo botoxée et son yorkshire à la houppette enrubannée, ce flambeur aux pectoraux gainés et son pit-bull à l’air mauvais, ce jeune couple amoureux et leur husky chahuteur… La roue des ressemblances tourne sans à-coups, à peine un soubresaut quand je m’étonne de la présence de ce teckel boudiné aux pieds d’un grand échalas dégingandé puis bien vite soupçonne le jeune homme d’être le baby-sitter du toutou fortuné.
Je regarde l’un, je devine l’autre et réciproquement ! Je m’esclaffe derrière mon mojito, prends quelques photos de spécimens remarquables !

Puis, elle apparait à son tour, à pas mesurés, cette toute petite dame toute ratatinée, chapeau fleuri sur ses cheveux gris ondulés, robe à l’imprimé défraichi, panier en osier, elle tire sur le quai bitumé, au bout d’une vieille laisse argentée, une boule de poils figée. Elle s’arrête, lui parle, semblant la motiver mais l’animal reste impassible…

Et l’horloge cesse alors de tourner, mon sourire se fige, mon cœur se serre. C’est une peluche râpée qui accompagne cette âme d’enfant esseulée. Elles échappent au temps, au moment, outrepassent la règle que je croyais vérité. Cette silhouette menue m’émeut, me bouleverse, m’interpelle dans un seul et même instant et, à son passage, lorsque son regard rencontre le mien sans s’y attarder inutilement, j’y reconnais la tendresse, la solitude et le passage du temps….
.  



Objet inanimé, avez-vous donc une âme… Une intrigue écrite à deux (Eliette et Muriel)


Objet ancien, vêtu de cuir usé par le temps mais qui sent bon… Ta doublure intérieure de velours rouge passé me fait penser aux vieux fauteuils cossus des maisons bourgeoises.
Je me prends à rêver et je te vois, tête de bouledogue avec ta lippe pendante, ton nez en l’air et de jolies oreilles rondes sur le côté… J’ai envie de te caresser !


Animal fantastique, robot du futur ? As-tu traversé les siècles ou les galaxies avant de te présenter à moi à ce point épuisé ? As-tu été blessé par le passage du temps, le frottement répété de mains qui te brandissaient, t’imposaient lieux et moments ? Tu sembles usé certes mais ton œil est vif, ta mémoire semble intacte, dans ton écrin pourpre et de cuir tanné tu devais reposer le soir près de la cheminée au temps du siècle dernier
Mais oui, ça y est, je te reconnais ! Tu es l’ami fidèle, le témoin des jours heureux, des premiers émois, des premiers cris du nouveau-né. Je me souviens de ce rabat abaissé qui dévoilait tes yeux grands ouverts sur le monde, le sérieux de mon père qui te dorlotait et s’appliquait à te faire dévoiler tes secrets
Vieil ami, tu as pris mes plus belles photos, exalté mes premiers souvenirs. Vieil appareil photo, aujourd’hui pièce de musée, tu es le témoin discret de mes vertes années




jeudi 14 novembre 2019

Acrostiche - Josy -




Jardin secret, jardin caché,
Où les violettes endiablées
Invitent les abeilles à butiner          
Et les elfes à danser.