mercredi 23 octobre 2019

Acrostiche "Joie" - Muriel -

Journée démarrée en express
Opérations bancaires envolées : allégresse 
Incendie d’amour déclaré à grande vitesse   
Exploration de tes yeux,  joie de l’ivresse

Joie - Muriel -

Joie : toi  moi  vous
Joie : beaucoup, trop, pas assez
Joie : intime et silencieuse, collective et bruyante


Joie : passée, enfuie, partie avec un autre un jour
revenue au galop portée par les enfants
présente, violente, méfiante ou affectée
confiante, insistante, installée
Joie : moteur de vie, escalier à sourires
cascade de rires, embrassades à l’envi
Joie : souvenirs éclatés, éclaboussures de bonheur
chemin vers l’apesanteur, grandeur
Joie : associée dans nos cœurs à l’écoute des cigales
au goût des cerises, au premier baiser
au regard de l’enfant nouveau-né
Joie : qui se vit sans besoin d’exploser
Joie : qui de la vie est le sablier
Joie : tu nous fais exister

« Inventez la suite de l’histoire » - Muriel -



   La porte de notre appartement était entrebâillée, je suis entré et le silence m’a enseveli. Personne ? Notre foldingot de chien ne bondit pas sur moi, pas de musique se déversant à flots du premier étage d’où mes deux garnements se font quotidiennement une joie de m’initier à la douceur veloutée du rap ! Bizarre…
Il flotte bien dans l’air de délicieuses odeurs annonciatrices d’un de ces repas pantagruéliques et hypercaloriques que ma chère et tendre adore me concocter, mais aucun bruit de casseroles bousculées ne me parvient, le ronron du robot ménager perpétuellement en action manque à l’appel lui aussi…
Diable, où sont-ils donc passés ?
J’ose un appel timide dans ce vide sonore : « Ohé » puis, plus fort, je tente d’avertir de ma présence ma famille étrangement invisible ! Silence,     silence,       silence…
Et là je commence à douter, à flipper même. Je suis comme cloué sur le pas de la porte et, en une fraction de seconde, je revisite tous les faits divers récents des journaux « catastrophe » ! Horreur ! Un cambrioleur est entré et les a neutralisés, voire pire ! Ou ils ont été pris en otage au supermarché, ou alors ils ont renversé un cycliste sur le chemin du retour et sont interrogés par la police !
Je tremble, je n’ai même pas posé ma sacoche, je transpire et d’un pas mécanique je me dirige vers le salon, tout aussi silencieux. Portes fermées, c’est pire que ce que je pensais ! Dans un geste qui en d’autres moments aurait été jugé un peu trop théâtral, je pousse violemment les portes vitrées et là… là…

Une immense clameur m’accueille, vingt paires d’yeux me sourient, chacun se met à applaudir, les corps s’animent, la chaleur revient à mon visage et mon aimée se précipite vers moi pour me murmurer à l’oreille : « Bon anniversaire mon amour ! ».