vendredi 29 mars 2019

Le secret des arbres


                                     


          
                  Les feuilles s’éclaircissent d’un vert franc,
Les bourgeons enflent tous les jours un peu plus,
Les branches se redressent et s’entremêlent…
La nature reprend vie, le printemps revient !
Mes camarades s’enorgueillissent de ce doux  réveil.
Alors qu’ au milieu d’eux,
La vieillesse me gagne, je me dessèche,
Mon tronc s’atrophie, l’écorce tombe lamentablement,
Je me sens vide et inutile.
Prêt à ployer lors d’un coup de vent,
Je n’ai plus de force, plus de sève, mon liquide vital.
Pourtant, j’en ai partagé des histoires tout au long de ma vie.
Mes branches voluptueuses ont servi de parapluie aux égarés,
De nid aux oiseaux, de refuge aux insectes…
Des amoureux ont même gravé leurs noms sur mon tronc.
La fin de vie est dure, mais une fois tronçonné,
Je serais encore utile pour certains,
En brûlant dans la cheminée ou dans le barbecue !

                                                                            MF

jeudi 14 mars 2019

Dire l'amitié


Lorsque je vois des gens du voyage, non pas ceux de maintenant avec leurs belles caravanes et leurs paraboles sur le toit, je pense à ceux d’autrefois, de ma jeunesse.
Un matin, aux abords du village, on voyait un campement hétéroclite, enfants et chiens couraient un peu partout et dans la journée, les gitans proposaient aux villageoises paniers et mercerie. Et puis, brusquement, comme ils étaient apparus, ils disparaissaient.
Il me revient en mémoire, un couple de ces gens, dont j’attendais avec impatience la venue. Elle, petite et ronde, le teint basané et lui, grand et sec. Ils arrivaient dans un vieux fourgon. Au début, on se regardait de loin et puis, un jour, je me suis approchée et nous avons sympathisé. Invitée à entrer dans leur foyer, je suis très surprise de découvrir un intérieur rutilant de propreté avec de jolis rideaux blancs aux petites fenêtres.
Un sentiment de bien-être et de douceur se dégage de cette pièce et m’envahit. Gentillesse et écoute de mes amis qui n’avaient pas d’enfant m’ont beaucoup apporté.
Je ne les ai jamais oubliés.

Eliette.




Dire l’amitié



                              Elles marchaient toutes les deux sur le même chemin de l’école, une école en bordure de la ville, en pleine campagne. Il fallait longer la voie-ferrée et passer près d’un bosquet avant d’apercevoir le bâtiment tout rond.                                                                                                                  
                            Elles chuchotaient des histoires à dormir debout. Elles imaginaient leurs vies futures, leurs maris, leurs enfants. Elles s’interrogeaient justement sur le « comment on fait des bébés ? ». C’était un mystère dont on ne parlait pas dans les familles. Elles voyaient bien les ventres grossir mais ignoraient la façon dont cela pouvait arriver. Alors elles inventaient, disaient que c’était dû à un médicament. Elles avaient aussi entendu parler d’une graine.
                             En devisant elles approchaient de leur classe où, bien sûr, elles étaient sur le même banc tant qu’on ne les séparait pas pour cause de bavardage. Puis, dès que la cloche sonnait la sortie, elles s’évaporaient sur le chemin du retour. Elles s’arrêtaient pour jouer avec une sauterelle ou ramasser quelque plante avec laquelle on faisait des boucles d’oreilles.
                            Et elles murmuraient toujours des secrets, de grands secrets qu’il faudrait, bien sûr, garder pour soi. Car, en amitié, le secret est très important ; il fait et défait les rapprochements enfantins.
                           Il y en avait une qui s’arrêtait avant l’autre, sa maison étant plus proche et les conciliabules continuaient devant le portail jusqu’à ce que l’heure les rappelle à l’ordre. Alors elles se séparaient à regret en se disant : «  à demain » pour un autre cheminement animé de paroles et parfois de fâcheries.
                                                                                                            Josy




mercredi 13 mars 2019

Le lâcher prise


La goutte d’eau s’accroche
Puis tombe dans l’eau
Pour suivre le cours du ruisseau.
Si je lâche prise
Quelle vie m’attend ?
Quel fleuve vais-je suivre ?
Dans quelle mer vais-je me noyer ?
                         Josy



Emotions extraordinaires


                      

                         C’était le repas du soir, j’étais là et je m’apprêtais à faire manger ma mère dans cet hôpital gériatrique où elle avait été admise quelques jours auparavant.
                       Tout à coup elle demanda où j’étais et se mit à débiter que je n’étais jamais là quand il fallait, que j’aurais dû me trouver près d’elle. Je répondis que j’étais là, que je l’aidais à manger. Elle me regarda et dit : « j’ai l’impression que je vous connais, vous ne seriez pas une telle, ou une autre ? »
                      Elle cherchait qui j’étais sans pouvoir trouver que c’était moi. De temps en temps elle répétait qu’elle ne comprenait pas mon absence.                                                     Ça m’étreignait de voir ma mère qui ne me reconnaissait pas. C’était la première fois et j’étais comme arrêtée dans ma pensée. Je redisais que c’était moi mais son cerveau ne pouvait pas l’enregistrer.
                     Quand je suis partie, quelque chose s’était cassé. Je disais au revoir à quelqu’un pour qui je ne représentais rien, pour elle je n'étais « personne ».
                     Quand je suis revenue, elle m’a reconnue. Pour combien de temps ?
                                                                                                                Josy


lundi 11 mars 2019

Dire l'amitié


L’amitié, c’est un partage sans limites.

A 10 ans, Hélène avait pour habitude de jouer seule dans un coin du jardin. Ce jour-là, sa petite voisine qui semblait avoir le même âge l’interpella et lui fit signe de s’approcher de la clôture.
« Je m’appelle Fatima, je suis marocaine, voilà pourquoi j’ai la peau foncée et je ne parle pas très bien le français. »
« Je m’appelle Hélène et je suis née ici. »
Les jalons étaient posés, elles venaient de faire connaissance malgré leurs différences.
Hélène lui proposa de l’aider à acquérir le vocabulaire nécessaire à son quotidien et Fatima, en retour, lui fit découvrir sa culture, sa façon de vivre.
Une amitié sans nuage qui se prolongea tout au long de leur existence.
Aujourd’hui, au crépuscule de leur vie, elles se retrouvent dans la même maison de retraite à remémorer leurs souvenirs.

                                                                                                        MF


Aimer



Ce verbe unique si souvent employé
Dans notre langue française peut avoir moult sens.
On peut aimer les brocolis, sa voiture, son pays…,
Mais on éprouve de l’amour pour  ses enfants,
Son compagnon, ses amis,
Un sentiment d’attachement
Qui fait battre son cœur,
Qui rapproche les êtres,
Les unit par un lien indéfectible.
                                                        
                                                                                                        MF



mardi 5 mars 2019

Le Compromis


Qu'y a-t-il dans le compromis ?

Des mots, des silences,
un jeu, une danse,
Un paquet d'émotions réunies,
  Toujours un partage
      Dès que l'on devient sage ! 
                                                                                                                Marie



Emotions extra-ordinaires


Dans ces lignes graves, il y a les émotions que l'on perçoit et celles que l'on ressent, souvent sans paroles mais par notre expression, notre attitude.
elles empruntent souvent des chemins tortueux, parfois fleuris, parfois sombres.
Elles nous font rire, sourire, pleurer, râler, aimer et aussi rêver.
Et qu'en est-il de nos compagnons à quatre-pattes, dans les yeux desquels notre regard voit certaines émotions ou croit les voir.
Chez un petit enfant, comment naissent-elles ?
Ce qui est sûr c'est que nous les comprenons vite.

Toutes ces émotions qui semblent si naturelles, ne sont-elles pas toutes extra-ordinaires
                                                                                                                Marie

Dire l'Amitié


Il est un pays où l'on tombe en amitié. Cela peut paraître un peu brutal, mais parfois c'est ainsi.
Puis, il y a celle qui prend du temps, parfois une vie.
Il y a celle dont on ne se souvient pas du début mais dont on est sûr de sa force.

Au début de sa vie, sans en avoir conscience, on joue souvent avec Léo ou Philomène, alors est-on amis ?
Puis on grandit et l'on comprend que l'autre nous manque, on lui dit des secrets, on fait des blagues ensemble, on va à la danse, on va au foot.
On continue notre chemin et les amis s'éloignent, en prennent un autre.
Mais nous en croisons des nouveaux, en des lieux inattendus parfois.

L'amitié ne s'oublie pas, surtout, peut-être, si elle est éphémère, elle n'a pas d'âge.


lundi 4 mars 2019

Amour/Amitié


L’amour peut-il devenir amitié ?
J’inverse la question
L’amitié peut-il devenir amour ?
Amitié, amour, amour, amitié
Une chose est certaine
Les deux mots commencent par un A
A vous, lecteur, de décider...
                                    Michele

Une amitié fraternelle


Une 
Une        Six heures du matin sonnent au clocher du quartier.
Il arrive tête baissée, le regard perdu dans le laboratoire de la pâtisserie.
Le patron sans lever sa tête, garnit à un rythme effréné des éclairs avec de la crème à café.
L’autre ouvrier comme sur une chaîne, glace les gâteaux avec du fondant clair.
Lui aussi est muet, concentré, appliqué.
Il attend que le patron déclare :
- Voici Michel, notre nouvel apprenti et se tournant enfin vers lui, lui indique d’un geste une toque et un tablier bleu.
Il lui ordonne de nettoyer les plaques de cuisson délestées des gâteaux.
Le jeune apprenti ne sait pas faire.
L’ouvrier compatissant profite de l’absence du chef pour lui montrer comment racler et nettoyer.
Il le réconforte : ne dis mot, obéis, ne crains rien, je te conseillerai, mais ne discute jamais les ordres, car ici les coups pleuvent pour un rien.
Sans parole, simplement avec des gestes, des regards indicateurs, une amitié indéfectible se crée.
Ils seront complices des bons moments et de ceux qu’il faut oublier. Le grand protégera l’arpette, prendra à sa charge ses erreurs.
Loin des siens, esseulé dans cette ville inconnue, il trouvera plus qu’un ami : un frère.