La porte de notre appartement était
entrebâillée, je suis entré et le silence m’a enseveli ; seul le chat
dormait sur un fauteuil élimé. A mon arrivée, il a ouvert les yeux et s’est
étiré puis il a sauté pour se précipiter dans la cuisine et demander à manger.
Les chats ont toujours faim.
C’est rare de trouver le
logis inoccupé et si calme. Où étaient-ils tous passés ? Et pourquoi
n’avaient-ils pas fermé la porte ?
Le temps passant, je
commençais à m’inquiéter. Serait-il arrivé quelque chose de grave, un accident
par exemple ? Je jetais un coup d’œil à mon téléphone, mais rien
n’apparaissait : pas de message oral ou écrit. J’essayais de les
contacter, en vain. Le tableau blanc réservé aux notes de la famille était
obstinément vide. Je décidais de faire le tour de l’appartement à la recherche
d’un indice qui me mettrait sur la voie. Mais rien, rien de rien. Tout était en
ordre avec un peu du bazar habituel.
Je me posai à mon tour sur le fauteuil, où,
aussitôt, le chat vint me rejoindre. Il montait sur mes épaules, redescendait,
malaxait mes vêtements, étonné de mon manque de réaction. Peut-être savait-il
où ils étaient mais il ne pouvait pas me le dire.
Soudain un vacarme se fit
entendre dans l’escalier. Mes enfants et leur mère se précipitèrent dans
l’entrée, un chien sur les talons. Le chat ébouriffa ses poils, se mit à
souffler. Le chien lui aboya.
« Regarde papa, c’est
une surprise. Nous sommes allés le chercher de l’autre côté de la ville ».
Une course poursuite
s’engagea alors entre les deux animaux et tout le monde se mit à rire.